[acc-cca-l] Appel à contribution, revue tic&société, Les numérimorphoses de la radio
George, Éric
george.eric at uqam.ca
Wed May 28 16:14:17 MDT 2025
[△EXTERNAL]
Les numérimorphoses de la radio
Présentation
Bien que la diffusion hertzienne analogique classique domine encore largement et que la radio numérique terrestre s’est tardivement déployée dans plusieurs régions du monde, de nouvelles formes radiophoniques n’ont eu de cesse de voir le jour au fil des dernières décennies. En effet, la radio n’a pas attendu la généralisation du processus de numérisation pour se positionner dans l’espace numérique avec le passage de la radio conventionnelle à la « postradio » (Cheval, 2008). Le spectre du champ radiophonique s’étend aujourd’hui des radios sur le web et des webradios de radios hertziennes existantes jusqu’au podcasting (ou baladodiffusion) avec l’écoute en différé, en passant par la radio télévisée et la plateformisation des radios.
Le mouvement des webradios s’est développé́ en premier lieu aux États-Unis à partir de 1993, puis en Angleterre et en Allemagne. En France, ils correspondent à des dispositifs sonores, soit rattachés à une antenne FM – « radios online » – soit existant exclusivement sur internet. L’objet « radio online » (ou « webradio ») présent timidement en Afrique, reste toutefois encore difficile à saisir tant les cadres de production, les projets éditoriaux (s’ils existent), l’intégration ainsi que les apports du multimédia et des dispositifs techniques interactifs sont diversifiés et imbriqués.
Dans les années 2010, on assiste à une production de balados (podcasts) indépendants, mais également à celle des radios mainstream, accessibles par l’intermédiaire de plateformes. Pendant longtemps l’objet podcast a été peu exploré par les chercheurs et encore moins le phénomène des audioblogs regroupant par exemple des créations sonores de contributeurs. Pourtant, ces sites non marchands sont nés à la fin des années 1990, créés essentiellement par des amateurs passionnés, dont les productions n’ont pas été étudiées.
Dans le prolongement des radiomorphoses numériques, l’émission radiophonique se situe désormais au « cœur d’espaces numériques de production ou de présentation de produits radiophoniques ou non radiophoniques (sites et autres pages web de différentes natures) » (Hutin et Vileno, 2016 : 5). Selon ces auteurs, les réseaux socionumériques sont devenus un espace numérique majeur agissant comme relais médiatique, via les liens hypertextuels et les téléchargements. Cela permet l’écoute en différé, l’écoute fractionnée et l’archivage, complétés par les dispositifs de la pré– ou de la postradiophonie (annonce, rappel) ou de la périradiophonie (apport encyclopédique, discours ajoutés ou greffés). S’y ajoute l’interactivité notamment parla possibilité de discuter de l’émission ou d’entrer en contact avec l’animateur grâce aux commentaires, aux réactions, aux « like », et aux « re-twitt ». On assiste donc à un changement qualitatif sous la forme de « radio enrichie » où les espaces numériques proposent/promettent une radio à la carte avec accès à des contenus différents (émission segmentée) ainsi qu’à des modes d’écoute et de stockage nouveaux. La transposition d’émissions radiophoniques sur le web fait alors ressortir la dynamique de l’intermédialité qui concerne aussi bien l’évolution des dispositifs que les pratiques des producteurs et des usagers (Méchoulan, 2010). Bien évidemment, ces nouvelles modalités de production et de consommation de la radio sont également à rapporter aux stratégies de différenciation développées par les stations dans un contexte hyperconcurrentiel.
La relation des auditoires à leurs stations, les affinités sociologiques des publics aux chaînes et programmes radiophoniques de même que les similitudes ou différenciations des pratiques d’écoute sont au cœur des recherches sur la radio (Glévarec et Pinet, 2007). Ces dernières mettent en exergue les possibilités d’accéder directement à des émissions sonores natives, qui suscitent une plus grande indépendance des auditeurs et téléspectateurs vis-à-vis des « grilles de programmes » des radiotélévisions traditionnelles.
Selon les continents ou les régions du monde, le paysage radiophonique diffère avec des écosystèmes diversifiés. En Afrique, la radio demeure la source d'information privilégiée. Elle est en constante évolution avec une entrée timide de la RNT, du streaming et des balados. Le faible accès aux Tics constitue une contrainte majeure. En Europe, la RTN est largement déployée et implémentée, avec de réels décalages entre la Norvège ou la Suisse par exemple qui sont passées au « tout numérique » et la France où la FM et la RNT – encore en voie de déploiement vont coexister durablement. Le podscasting est également largement adopté avec des défis orientés sur l’innovation et la formation des journalistes spécialisés de la radio. En Amérique du nord, plus spécifiquement au Québec, la baladodiffusion ne cesse de se renouveler amenant de ce fait des transformations tant dans son usage que dans sa conception. Par contre, la radio DAB a fait l’objet de controverses et de manque d’implication des politiques publiques. Les radios communautaires ou associatives présentes dans ces régions font face à d’énormes défis tant du point de la transition numérique que de la régulation des contenus et du financement.
Toutefois, les mutations qui traversent depuis une décennie la radio sous le prisme du numérique ne constituent pas encore un terrain de recherche privilégié par les SIC. La diversité des situations décrites témoigne pourtant de la nécessité de saisir dans une perspective pluridisciplinaire et avec des approches théoriques et méthodologiques diversifiés, les innombrables transformations qu’a connu au fil du temps le domaine de la radio, c’est-à-dire en s’appuyant sur des études de cas issues de divers contextes sociopolitiques et géographiques (Afrique, Europe, Amériques du Nord et du Sud, Asie, etc.) et de milieux variés de production (public, privé, associatif, communautaire, individuel, etc.) afin de mieux appréhender la manière dont le numérique affecte la pratique radiophonique sous de multiples facettes.
Ces constats soulèvent toute une série de nouvelles questions pour le monde de la recherche et auquel ce numéro thématique de tic&société tente de contribuer. Les articles attendus dans ce dossier doivent s’inscrire dans ce qui est convenu de nommer les « postradiomorphoses » (Poulain, 2013) désignant par-là les interactions entre la radio et les techniques numériques de l’information et de la communication. Le dossier sera structuré autour de trois axes.
1. Le développement de nouveaux formats et modes d’écriture
Le média radiophonique s’est montré jusqu’ici particulièrement résilient faisant preuve d’une grande capacité d’innovation, en se réinventant continuellement notamment à travers « de nouveaux usages (en direct, en podcast, en streaming, par fragmentation) » (Equoy Hutin, 2017 : 30). L’apport des « numérimorphoses » actuelles de la radio consiste plus spécifiquement à renouveler ou à reconquérir des publics. Elles favorisent l’accès à un plus grand nombre de formats radiophoniques qu’on peut pour certains qualifier de « formats de niche » (RNT, Dab +), mais aussi à de nouveaux formats offrant des services et contenus multimédia associés (webradio et radio online, plateformes d’écoute audio et/ou musicales telles que SoundCloud ou Spotify) et incluant une certaine interactivité. Par ailleurs des études utilisant par exemple un outil comme Radio Garden, répertoriant et donnant accès à de très nombreuses stations radiophoniques à travers le monde, dans une perspective comparative, pourraient s’avérer intéressantes.
« Protéiformes et complexes, les dispositifs numériques de la radio 2.0 (sites web, forums de discussion, plateformes interactives, réseaux sociaux), obligent à recourir à des dispositifs d’enquête inédits parmi lesquels l’ethnographie virtuelle, la textométrie digitale, la cartographie du web ou l’analyse sémiologique des réseaux sociaux en ligne articulée par exemple avec une approche interactionniste » (Gago et Ricaud, 2016 : 158).
Des contributions proposant des études ayant nécessité la mise en place de protocoles, dispositifs méthodologiques particuliers, voire innovants, sont souhaitées. Ces articles peuvent même porter spécifiquement sur les aspects méthodologiques. Il serait intéressant par ailleurs d’analyser les logiques ergonomiques et de design de ces applications et leur rôle dans la structuration d’usages novateurs ou de modes de réception diversifiés. En ce sens, un état des lieux des formats radiophoniques sur mobile serait bienvenu. On s’attardera également aux produits sonores de plus en plus hybrides et enrichis, alors qu’il s’agit d’en saisir toute la complexité en termes de conditions, voire de contraintes de production.
Un autre aspect intéressant à analyser est celui de la radionumérie, désignant toutes les productions sonores codées en numérique disponibles sur internet ainsi que les contenus enrichis qui accompagnent le sonore, à savoir les images, vidéos, hyperliens ou encore les déclinaisons sur les médias sociaux. La principale évolution n’est peut-être pas le phénomène de « second écran », du passage d’émissions audio à l’audiovisuel (ou de la proposition d’un même programme simultanément à la radio et à la télévision), mais à un support hybride combinant plusieurs médias, réorganisant le récit à travers un dispositif transmédiatique et multicanal, obligeant aussi à un travail de réécriture d’une information ou d’un reportage (passage par exemple de l’audio à l’écrit).
À travers un site web ou l’application mobile d’une station radiophonique, les dispositifs postradiophoniques (rappels, commentaires...) et périradiophoniques (ajouts textuels, iconographiques et vidéo, etc.) offrent un nouvel espace-temps en écho ou en référence au récit radiophonique pour finalement l'inclure et le dépasser. Plus largement se pose aujourd'hui la question du rôle du cross-média (multidiffusions et interactions médiatiques plus ou moins simultanées) et du transmédia (d'autres médias jouant un rôle subalterne ou complémentaire) sur les pratiques des publics (Jenkins, 2013), mais aussi celles des professionnels de l’information.
2. Le renouvellement des modes de réception (synchrone ou asynchrone)
Du côté de la réception, les nouveaux modes de diffusion de la radio permettent à minima d’offrir une expérience d’écoute de meilleure qualité avec la RNT (Radio Numérique Terrestre) avec par exemple le déploiement du Dab+, norme utilisée en Europe et sur d’autres continents. Le développement du secteur du podcasting (notamment des plateformes de podcasts natifs) ou des assistants audio (Amazon Echo Dot, Google Home) induisent de nouvelles pratiques, mais sans doute aussi l’émergence de nouveaux publics ou de publics qui se sont détournés de la radio FM pour aller vers d’autres univers audio. L’absence d’études en la matière est manifestement à combler.
Par rapport à la dimension participative, on peut certainement questionner le renouvellement des dispositifs radiophoniques d’octroi de la parole aux publics tels que les identifiait Christophe Deleu (2006) il y a presque 20 ans (la parole forum, la parole divan et la parole documentaire). On peut considérer aussi que c’est d’abord l’expérience utilisateur (ou de l’usager) qui est profondément renouvelée, tandis que l’apparition de formats innovants (communautaires, genrés, etc.) entraînent l’appropriation de ce média par de nouveaux publics (Ricaud, 2008). Ces deux aspects pourront faire l’objet de propositions.
Le phénomène le plus spectaculaire des dernières années – d’un secteur de plus en plus structuré avec un modèle économique marqué par une certaine souplesse et adaptabilité –, est celui du podcasting qui gagne du terrain là où la radio en perd. Désignant non seulement des émissions et des programmes audio, mais aussi des fichiers et des produits informatiques incluant images et films, susceptibles d’être diffusés (to podcast) au moyen de cette technologie multimédia (podcasting), il est avant tout un média du différé qui a bénéficié du développement des pratiques en mobilité. La radio à travers le podcast cherche à mieux concilier les temporalités de ses auditeurs, sans pour autant les opposer, ni les substituer les unes aux autres (Damome, 2011 : 182). On peut se demander par ailleurs si le podcasting ne constitue pas un secteur professionnel à part entière de plus en indépendant de celui de la radio.
Dans une société du nomadisme, le mode de diffusion et de réception gagne toujours plus de terrain. Le principe du « mobile first » – c’est-à-dire penser l’application mobile d’un média (radio, télévision ou presse) avant la construction de son site Internet – devient même la norme petit à petit. On pourra ici s’intéresser aux nouveaux modes d’écoute que ces supports infèrent, par rapport à des cadres et contextes d’usage particuliers, toutes latitudes confondues.
Enfin, on a vu apparaître dans les années récentes des réseaux socionumériques spécifiquement audio au succès grandissant. C’est le cas de ClubHouse, avec ses salons de discussion, permettant de libérer la parole, de débattre, tout en renouant avec un média de l’oralité, qui a séduit avant tout professionnels du numérique, influenceurs et entrepreneurs. S’il s’agit ici de médias sonores particuliers, ce sont aussi de nouveaux moyens de diffusion et de partage d’idées, de points de vue, de créations, voire de mobilisation.
3. L’évolution des métiers et des identités professionnelles
Il s’agit de mieux saisir et comprendre les conséquences et enjeux des mutations postradiophoniques sur les pratiques professionnelles, en particulier dans leur rapport à un espace-temps de l’information où les limites entre sphère publique et sphère privée deviennent de plus en plus floues et problématiques. La multiplicité des canaux de diffusion, des formats, des médias utilisés (cross-média), évoqués plus haut, redéfinissent les contours des lieux (ou espaces) des pratiques, du rapport entre immobilité et mobilité (physiques et numériques), des temporalités professionnelles et personnelles.
Avec la numérisation du média radiophonique, la multiplication des tâches pour les professionnels de l’information débouche sur un dépassement de fonction ou des frontières entre des fonctions autrefois soigneusement cloisonnées. La contraction du temps consacré à la seule tâche de production-mise en forme de l’information au profit d’une approche stratégique de l’information (modes et lieux de diffusion, de circulation, de reproduction) pose plus largement la question de l’articulation entre information et communication, entre politique éditoriale et marketing. Les études de cas permettant de mieux saisir la réalité et les conséquences de ces mutations professionnelles, ou de les relativiser, voire les infirmer, seront bienvenues.
Enfin, alors que les audiences en ligne augmentent avec le développement du podcasting, mais aussi des webradios, les auditeurs-internautes (ou « radionautes ») occupent une nouvelle place dans la chaîne de production et de diffusion de l'information, impactant leurs pratiques et leurs relations avec les journalistes (Smati et Ricaud, 2015). La dimension participative, voire citoyenne (Dahlgren, 2009), qu'offrent ces nouveaux médias doit néanmoins être mise en perspective et faire l'objet d'une lecture critique (Carpentier, 2011). Finalement, les radios 2.0 posent entre autres la question de la frontière entre ceux qui font la radio et ceux qui l'écoutent (ou la regardent aujourd'hui avec « le second écran »).
Voici les sujets que nous proposons d’aborder dans ce numéro thématique. Notez tout de même qu’il est aussi possible de proposer des textes sur des thèmes connexes.
Informations pratiques
Les contributions évaluées en double aveugle doivent être rédigées en français et comprendre entre 40 000 et 50 000 caractères, espaces et références comprises. Les auteur.rice.s sont invité.e.s à respecter les consignes concernant la mise en forme du texte : http://ticetsociete.revues.org/90
La date limite de soumission des textes est fixée au 15 novembre 2025.
Les propositions d’articles doivent être envoyées conjointement à Sokhna Fatou Seck-Sarr, Université Gaston Berger (sokhna-seck.sarr at ugb.edu.sn<mailto:sokhna-seck.sarr at ugb.edu.sn>) et à Pascal Ricaud, Université Bordeaux Montaigne (pascal.ricaud at u-bordeaux-montaigne.fr<mailto:pascal.ricaud at u-bordeaux-montaigne.fr>).
À tout moment, il est également possible de proposer des textes hors thème à l’adresse du comité éditorial ticetsociete at revues.org<mailto:ticetsociete at revues.org>. Les textes reçus seront également évalués selon la procédure en double aveugle. Les textes ayant passé le processus d’évaluation seront conservés pour être publiés dans un prochain dossier thématique ou publiés dans un numéro consacré aux « Varia ».
Bibliographie
Carpentier, N. (2011). Media and Participation: A site of ideological-democratic struggle. Chicago, ILL : Intellect Books Limited.
Cheval, J-J. (2008). De la radio à la postradio. Médiamorphoses, (23), 23-29. doi : 10.3406/memor.2008.2580<http://dx.doi.org/10.3406/memor.2008.2580>
Dahlgren, P. (2009). Media and Political Engagement: Citizens, Communication and Democracy. New York, NY : Cambridge University Press.
Damome, E. (2011). Médias d’Afrique subsaharienne : entre temps immanent et temps transcendant. L’exemple des radios locales. Dans V. Carayol et A. Bouldoires (dir), Discordance des temps : rythmes, temporalités, urgence à l’ère de la globalisation de la communication (p. 171-190). Pessac, France : Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine.
Damome, E. (2016). Vers le tout numérique dans les radios de proximité en Afrique de l’Ouest ? Synthèse d’étape et questions. RadioMorphoses, (1). doi : https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.1473
Deleu, C. (2006). Les anonymes à la radio. Usages, fonctions et portée de leur parole. Louvain-la-Neuve, Belgique : De Boeck, Paris, France : INA.
Equoy Hutin, S. (2017). Penser et analyser la numérimorphose des écritures radiophoniques. Les Cahiers de la SFSIC, (14), 28-36.
Equoy Hutin, S. et Deleu, C, (2019). Quand l’écriture renouvelle les programmes radiophoniques : analyser les pratiques, les formes et les contenus. RadioMorphoses, (4). doi : https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.288
Equoy Hutin, S. et Chauvin Vileno, A. (2016). Radio augmentée, radio enrichie. De la transposition des émissions radiophoniques consacrées à l’Histoire sur le web : circulation, altération, transmission. RadioMorphoses, (1). doi : https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.1420
Gago, L. et Ricaud, P. (2016). Analyser les contenus visuels et audiovisuels : les contenus web. Dans F. Antoine (dir.), Analyser la radio : concepts, objets et méthodes (p. 155-160). Louvain-la-Neuve, Belgique : De Boeck Supérieur.
Glevarec, H. et Pinet, M. (2007). L’écoute de la radio en France. Hétérogénéité des pratiques et spécialisation des auditoires.Questions de communication, 12(2), 279-310. doi : https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.2435
Jenkins, H. (2013). La Culture de la convergence. Des médias au transmédia. Paris, France : A. Colin/INA.
Ricaud, P. (2008). Les radios communautaires de la FM à Internet. MédiaMorphoses, (23), 45-48. doi : https://doi.org/10.3406/memor.2008.2583
Smati, N.et Ricaud, P. (2015). Les nouveaux modes de relation des journalistes à leurs publics. Les usages numériques chez les journalistes de RFI. Revue française des sciences de l'information et de la communication, (7). Repéré à<http://rfsic.revues.org/1484>http://rfsic.revues.org/1484
-------------- next part --------------
An HTML attachment was scrubbed...
URL: <https://mailman.ucalgary.ca/pipermail/acc-cca-l/attachments/20250528/882d3e23/attachment.html>
More information about the acc-cca-L
mailing list