[acc-cca-l] Rappel Solastalgies – Changements climatiques et deuils inégaux

CELAT-UQAM celat at uqam.ca
Mon Jul 10 15:58:06 MDT 2023


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Appel à contributions, rappel
Revue Frontières
Solastalgies – Changements climatiques et deuils inégaux<https://calenda.org/1061471>
Argumentaire

« Le peuple inuit est un peuple de glace de mer. Si celle-ci disparaît, comment peut-il encore être un peuple de glace de mer? », dit un dirigeant du peuple Nain du Nunatsiavut, au Labrador, dont la géographe Ashlee Cunsulo Willox a recueilli le témoignage pour son documentaire Attutauniujuk Nunami/Lament for the Land (2014). Cette citation est une illustration frappante des répercussions émotionnelles et culturelles du changement climatique dans le Nord canadien, qui ne sont pas exclusives à cette région. On trouve des expressions similaires du deuil écologique (Cunsolo et Ellis, 2018) sous bien d’autres latitudes et dans bien d’autres communautés (Elliott, 2018) et temporalités (Demuth, 2019), victimes de l’une des manifestations concrètes de la crise environnementale actuelle : sécheresse, méga-feux, inondations, typhons et tsunamis, pollution environnementale, déclin de la biodiversité, pour n’en citer que quelques-unes. Dans ce contexte transnational, le présent numéro de la revue Frontières propose de se pencher sur le concept et les expériences de la solastalgie en la rattachant à sa cause première, le changement climatique et à ses conséquences directes, les inégalités sociales et géographiques devant le deuil. Aborder cette question aujourd’hui nécessite d’engager une réflexion critique sur le capitalisme et ses modes de production, sur le colonialisme et ses effets, afin de ne pas minimiser l’impact de l’activité humaine et de ses idéologies sur la planète. Par conséquent, ce numéro sur la solastalgie se conjugue au pluriel pour témoigner des manières différenciées de la vivre et de la penser.

Mentionné la première fois par le psychologue Albrecht (2005) lors d’une conférence à Montréal en 2003 (Galway et al., 2019), puis identifié dans de nombreux articles en santé publique (Rigby et al., 2011; Connor et al., 2004) avant de se répandre dans les sciences humaines et sociales (Menatti et Casado da Rocha, 2016; Beery, 2014), le terme solastalgie dérive du nom latin sōlācium qui renvoie à la consolation ou au réconfort, et du suffixe -algie que l’on retrouve principalement ans le domaine médical comme indicateur d’une douleur ou d’une souffrance. Il désigne plus précisément une forme d’« anxiété environnementale » (Desbiolles, 2020) ou d’« éco-mélancolie » (Fevry, 2019) qui s’exprime par l’angoisse de voir son milieu de vie – territoire, paysage, écosystème, habitat – disparaître et par le deuil subséquent (Elliott, 2018).

Se référant principalement, mais pas exclusivement, aux changements climatiques, la solastalgie est « définie de manière préliminaire et générale comme la détresse causée par la transformation et la dégradation de son environnement domestique. C’est un concept relativement nouveau, qui présente une pertinence particulière pour le lien environnement-santé-lieu de vie » (Galway et al., 2019, p. 2662)[1]<https://calenda.org/1061471#_edn1>. Cette définition, qui procède d’une revue de la littérature sur le sujet, inscrit la solastalgie dans une relation entre environnement et santé mentale. Elle complète ainsi celle, fondatrice, d’Albrecht (2005, p. 45) qui insistait, pour sa part, sur le lien en creux avec la nostalgie, ce mal du pays partagé par les individus en contexte migratoire :

La solastalgie, contrairement aux dimensions spatiales et temporelles disloquées de la nostalgie, se rapporte à d’autres circonstances. C’est la douleur ressentie lorsqu’on reconnaît que le lieu où l’on réside et que l’on aime est immédiatement attaqué (désolation physique). Elle se manifeste par une atteinte au sens du lieu, par l’érosion du sentiment d’appartenance (identité) à un lieu particulier et par un sentiment de détresse (désolation psychologique) face à sa transformation[2]<https://calenda.org/1061471#_edn2>.

Ainsi, la solastalgie se pense à la fois dans son rapport à l’environnement proche et par contraste avec la nostalgie : ce ne sont pas les personnes qui se déplacent vers un ailleurs lointain, mais leur milieu de vie qui se modifie à l’échelle humaine ; ce n’est pas l’ailleurs vers lequel elles sont parties qui semble étranger, mais le sol qu’elles foulent quotidiennement qui est devenu méconnaissable (Brown, 2023; Hochschild, 2018). Comme l’indique Morizot, « la solastalgie est un affect d’exil immobile » (2019, p. 169). C’est bien ce sentiment d’être exilé au cœur de son chez soi qui en fait une expérience paradoxale, celle d’un « mal du pays sans exil » (Morizot, 2019) lequel peut devenir la source d’une détresse psychique profonde pouvant conduire au développement de « maladies psychotropes » (psychoterratic illness) définit « […] comme une maladie mentale liée à la terre où le bien-être mental (psyché) des personnes est menacé par la rupture des liens ‘sains’ entre elles et leur maison/territoire » (Albrecht et al., 2007, p. 95)[3]<https://calenda.org/1061471#_edn3>. L’expérience solastalgique relève donc d’une relation entre la détresse des écosystèmes et la détresse personnelle, lorsque la seconde est le fruit de la première (Desbiolles, 2020). « Mon identité est connectée au paysage. C’est-à-dire que si on arrache ce paysage, on m’arrache aussi une part de mon identité en tant que personne ». Ces mots Henrik Blind, éleveur de rennes du peuple Same et élu écologiste suédois, devant le paysage artificiel créé sur les vestiges d’une forêt mise à terre par l’exploitation forestière (Anquetil, 2022), illustrent bien ce lien.

Dès lors, cet affect spécifique questionne l’actuel monde commun à partir de la manière dont les membres d’une société ou d’une communauté restreinte vivent leur lieu de naissance ou d’existence et ressentent les effets de sa soudaine transformation. S’il est en effet aujourd’hui difficile de se projeter dans le temps long depuis un territoire voué à sa perte et auquel on est émotionnellement attaché (Laffont et Martouzet, 2021; Phillips et Murphy, 2021), comment composer dans ce contexte inédit? Comment continuer à habiter ces espaces meurtris par les ravages écologiques lorsque ses propres conditions de subsistance sont, elles aussi, mises en danger? En effet, les injustices climatiques (Brière et al., 2022; Antadze, 2020; Parks et Roberts, 2006) sont aujourd’hui la source de solastalgies plurielles et de deuils différenciés (Comtesse et al., 2021; Demuth, 2019; Hochschild, 2018) que ce numéro se propose de problématiser puis de documenter à partir d’études de cas portant sur des terrains spécifiques dans diverses régions du monde et sur des populations plus particulièrement affectées.

On connaît aujourd’hui les inégalités entre les hommes et les femmes face à la crise environnementale comme les injustices géographiques et sociales du changement climatique (World Meteorological Organization, 2022). Or, la solastalgie et le deuil afférent frappent-ils de la même manière quels que soient notre genre, notre parcours et situation de vie, notre localisation géographique et notre âge? Des disparités dans l’expression de la perte et dans sa prise en charge sociale sont-elles identifiables?

C’est ce vers quoi tendent les conclusions de la recherche ethnographique de la sociologue des émotions, Arlie R. Hochschild sur la population vivant au Bayou d’Inde en Louisiane (2018), un territoire soumis à une pollution galopante des eaux (rivières) et des sols (champs). Elle y a notamment montré comment l’industrie pétrochimique est responsable d’expériences relevant de la solastalgie touchant plus spécifiquement les personnes en dessous du seuil de pauvreté.

Considérant, pour leur part, que la solastalgie est une manière spécifique d’éprouver la crise climatique dans un contexte où la puissance colonisatrice a historiquement séparé les personnes de leur environnement et de leur devenir, Pierre Boizette et ses collègues (2021) suivent la perspective d’une écopoétique décoloniale et lient l’affect solastalgique au vécu de millions de personnes colonisées et au phénomène récent des réfugiés climatiques de par le monde.

Dans une optique intersectionnelle, croisant l’âge et le genre, l’enquête qualitative de McNamara et Westoby (2011) sur une île volcanique du détroit de Torrès en Australie menacée par la montée du niveau des océans se concentre sur l’expérience de femmes âgées (Aunties). Leurs conclusions confirment l’hypothèse d’une composante sexospécifique de la réaction au changement climatique : les personnes de leur échantillon développant des sentiments de détresse dus à la perte de familiarité face à un lieu auquel elles sont émotionnellement attachées. Ces observations peuvent paraître récentes et dans « l’air du temps », mais les inégalités face à la solastalgie se creusent depuis longtemps.

Le travail politico-économique de l’historienne Bathsheba Demuth (2019) porte sur une histoire environnementale du détroit de Béring à partir du milieu du 19e siècle. En s’appuyant sur un travail ethnologique de terrain mené en parallèle d’une recherche dans les archives américaines et russes, le récit de Demuth met l’emphase sur la disparition et l’extinction des baleines et d’autres mammifères marins tout en passant par la terre, l’océan et les littoraux pour démontrer les transformations rapides et brutales des lieux. Sa grande connaissance des peuples autochtones se confronte aux récits extraits des archives montrant comment les colonisateurs américains, russes, mais aussi leurs alliés commerciaux ont déjà provoqué des ravages écologiques et leurs deuils affiliés avant qu’Albrecht (2005) invente le néologisme de la solastalgie.

Le deuil est une des conséquences de la perte de ce à quoi on tient le plus intimement. S’il est une expérience commune et partagée, chaque personne le vit de manière différente selon son parcours de vie, ses valeurs et sa culture d’appartenance. Le deuil écologique, l’éco-deuil (eco-grief), se répartit selon Cunsolo et Ellis (2018) en quatre catégories (pas nécessairement séparées) : d’abord le deuil successif à une catastrophe (ex. un glissement de terrain ou une inondation), ensuite celui lié à des changements lents et progressifs (ex. la fonte des glaciers), le troisième est celui que l’on vit par procuration devant la souffrance des autres, enfin le dernier est le deuil appréhendé qui reflète le sentiment de détresse face à l’avenir que ressentent les personnes qui vivent aux premières loges des changements climatiques, aussi bien les scientifiques que les communautés locales. Dans le cas des deux premières formes, la perte est déjà vécue et tangible; elle est effective. Dans le cas des deux dernières, la perte est visible via le vécu d’autres et leur médiatisation ou encore, elle est anticipée, imaginée et vécue comme un deuil en train de s’enclencher avant la perte définitive. Ces deux dernières catégories, relevant davantage de l’éco-anxiété et de la peur du futur, peuvent être déclenchées par une surexposition aux sources médiatiques, qu’elles soient informationnelles (Maran et Begotti, 2021) ou de l’ordre des fictions dystopiques ou apocalyptiques (Kaplan, 2015), mais se laissent également constater dans l’environnement éducatif (Déduit et Polo, 2022). Paradoxalement, ce sont les productions médiatiques, également plus anciennes (Metzger et Desarthe, 2017), ainsi que les technologies de communication qui permettent de sensibiliser aux enjeux climatiques (Kovacs, 2012) et peuvent potentiellement permettre de mieux affronter et adoucir ces quatre formes de deuils écologiques (Wang et al., 2023; Farkas et Square, 2022).

À la croisée des quatre catégories élaborées par Cunsolo et Ellis (2018), d’autres questionnements émergent lorsqu’il s’agit de définir ou de saisir les deuils liés à l’expérience solastalgique et interrogent les formes et les modalités de son expression et de son expérience. Comment un état de déséquilibre émotionnel transitoire, peut-il accéder à sa phase de terminaison (Hanus, 1997) lorsque la crise de la biodiversité suit, elle, son cours de manière inexorable? Si comme l’avançait Tobie Nathan (1994), tout travail du deuil passe par des rituels spécifiques, quels sont ceux que les sociétés doivent aujourd’hui inventer pour accompagner ces nouveaux registres de la perte (Partoune, 2022; Cunsolo et Ellis, 2018) dans un contexte de disparition à la fois transnational et local (Ghosh, 2021; Yusoff et Gabrys, 2011; Chakrabarty, 2009)? Pour l’instant il n’est pas clair si les formes et expressions de la solastalgie, dont l’éco-deuil fait partie, deviennent une pathologie difficilement curable (Ágoston et al., 2022) similaire à celle de la nostalgie aux XVIIe et XVIIIe siècles (Bolzinger, 1989) ou s’il y a un potentiel de résilience et d’approche créatrice qui pourra en émaner comme, par exemple, dans des projets artistiques (Iheka, 2021)? Ágoston et al. (2022) soulignent dans leur recherche que les travaux portant sur l’expérience effective de la solastalgie et de l’éco-deuil pourront répondre à ces questions et ouvrir des perspectives prometteuses. La solastalgie est intrinsèquement liée au deuil écologique (Ágoston et al., 2022) et elle est notamment attachée aux deuils lents et progressifs, mais elle porte également en elle le confort et la douceur associés au lieu qui disparaît. En d’autres mots, la solastalgie, similaire à la nostalgie (Fantin et al., 2021), fusionne en elle des émotions de tristesse et de joie. La solastalgie, serait-elle alors une expérience de transition, de passage, tout comme la nostalgie, quand elle intervient plutôt positivement comme souvenir consolant après la première phase de deuil relative à la perte d’une personne défunte (Walter, 1999)? Permet-elle la résilience (Ardenne, 2021; Popescu, 2022; Lefebvre et Michallet, 2009)?

Voici quelques questionnements qui traverseront ce numéro. Afin d’éviter les réflexions généralisantes et/ou universalisantes, nous encourageons les autrices et auteurs à rendre leur argumentation spécifique en l’illustrant ou en l’exemplifiant, ou mieux en présentant une recherche comportant un terrain, à l’image des quelques enquêtes évoquées ci-dessus. Nous accueillons ainsi les propositions d’articles en sciences humaines et sociales, humanités environnementales, ainsi qu’en études des médias, de la communication en encourageant particulièrement celles qui proposent des modèles de réflexion conceptuelle s’articulant à travers des corpus ou des cas d’études empiriques et/ou artistiques. Pour interroger ces inégalités devant le deuil que produisent les vécus et expériences solastalgiques, chaque contribution pourra se concentrer sur l’un de ces quatre axes suivants ou les combiner :

  1.  Dans une perspective épistémologique, comment penser multilatéralement ces expériences et affects différenciés des deuils inégaux quand la pensée sur la crise climatique est essentiellement produite et diffusée par des sources, des canaux universitaires et des capitaux occidentaux?
  2.  Dans une dimension plus méthodologique : de quels outils, méthodes, dispositifs, techniques disposons-nous en recherche et en recherche-création pour appréhender ces expériences contrastées? Quel est l’apport des formes de savoir, autochtone et extra-occidental, et aussi artistique, créatif ou expérimental, pour saisir les affects émergents liés à ces expériences?
  3.  Enfin dans une dimension prospective de résilience : comment l’expérience partagée, la mobilisation, voire les formes d’activisme environnemental peuvent-elles être de potentiels véhicules d’exploration de ces solastalgies plurielles et pour quels effets sur le monde commun à venir?
  4.  L’analyse des créations artistiques, littéraires et des productions médiatiques qui déploient et questionnent les problématiques liées aux solastalgies, que ce soit dans leurs dimensions diégétique, esthétique ou encore avec un focus sur la réception par les publics.

Modalités de soumission

La revue Frontières sollicite des manuscrits qui traitent des changements climatiques et deuils inégaux, selon l’argumentaire ci-après.

Le manuscrit complet doit être soumis avant le 1er septembre 2023.

Les manuscrits ne devraient pas, sauf exception lorsque la nature du sujet l’exige, dépasser 50 000 caractères (espaces et notes de bas de page comprises, excluant le résumé et la bibliographie). Ils doivent inclure les éléments suivants, en français et en anglais : un titre, un résumé (800 caractères, espaces comprises) ainsi que 3 à 6 mots clés. Le manuscrit devra être conforme au protocole de rédaction<https://www.frontieres.org/protocole-de-redaction> de Frontières.

Fournir les coordonnées des autrices et auteurs dans un fichier distinct de celui du manuscrit : prénom, nom, institution d’appartenance (université et département ou faculté, centre de recherche, etc.); titre de fonction (professeur•e, chercheur•euse, doctorant•e, etc.) et diplôme (Ph. D., maîtrise, etc.); courriel institutionnel ou professionnel.

Transmettre le manuscrit et les coordonnées à frontieres at uqam.ca<mailto:frontieres at uqam.ca>.

L’acceptation d’un manuscrit pour publication dépendra des résultats de la procédure d’évaluation par les pairs.

Calendrier

  *   Fermeture de l’appel de manuscrits : 1er septembre 2023
  *   Sélection des manuscrits qui feront l’objet d’une évaluation par les pairs : 1er octobre 2023
  *   Fin du processus d’évaluation des manuscrits par les pairs et communication des résultats : Février 2024
  *   Dépôt des versions finales des manuscrits retenus : Mai 2024
  *   Publication de la revue en ligne : Automne 2024

Coordination scientifique du numéro

  *   Magali Uhl (Sociologie, Université du Québec à Montréal)
  *   Katharina Niemeyer (École des Médias, Université du Québec à Montréal)

Comité de rédaction

  *   Patrick Bergeron, Université du Nouveau-Brunswick
  *   Mouloud Boukala, Université du Québec à Montréal
  *   Emmanuelle Caccamo, Université du Québec à Trois-Rivières
  *   Chantal Caux, Université de Montréal
  *   Gil Labescat, Université de Montréal
  *   Diane Laflamme, Université du Québec à Montréal
  *   Jean-Jacques Lavoie, Université du Québec à Montréal
  *   Joseph J. Lévy, Université du Québec à Montréal

Références

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Notes

[1]<https://calenda.org/1061471#_ednref1> Notre traduction : « preliminarily and broadly defined as the distress caused by the transformation and degradation of one’s home environment, is a relatively new concept with particular relevance to the environment–health–place nexus »

[2]<https://calenda.org/1061471#_ednref2> Notre traduction : « Solastalgia, in contrast to the dislocated spatial and temporal dimensions of nostalgia, relates to a different set of circumstances. It is the pain experienced when there is recognition that the place where one resides and that one loves is under immediate assault (physical desolation). It is manifest in an attack on one’s sense of place, in the erosion of the sense of belonging (identity) to a particular place and a feeling of distress (psychological desolation) about its transformation »

[3]<https://calenda.org/1061471#_ednref3> Notre traduction : « (…) as earth-related mental illness where people’s mental wellbeing (psyche) is threatened by severing of ‘healthy’ links between themselves and their home/territory »



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